(Les visuels de cette présentation sont en faible
résolution, car ce ne sont que les supports des pensées développées.
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et en couleur, contacter
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Plan (en cas
de besoin, car une lecture linéaire est recommandée)
enquêtes
compétitivite? alignement
systémique
transversalité temps
dématéralisation opulence tertiaire scénarios
CIM/ERP
techno
Web
push
applications
agents
vagues
Qualité
outilsQ
EFQM
ISO
stratégie
5forces
innovation alliances
organisation processus leviers
hoshin-kanri
projets matrices interelations structures ABC
AsIs
ruptures
ToBe
prototypage
dedans/dehors sur-mesure-de-masse
hommes
pgcc
réseaux
ACP
outils
Nous allons partir d ’une enquête faite en 94/95 par le Boston Consulting
Group, auprès de dirigeants occidentaux.
Sans être spectaculaires, les résultats sont intéressants.
On y trouve comme enjeux:
le temps, la Qualité, la différentiation, la croissance, le
client, les compétences, les processus.
Ces thèmes resteraient cruciaux aujourd’hui.
Le client, décideur final, pose toujours un problème clé,
car les entreprises, tout en ayant un discours pull (tiré par le client)
sont toujours structurées en mode push (poussant les produits et services
vers le marché)!
La même enquête aujourd’hui donnerait un équilibre différent,
avec une plus grande emphase sur les compétences,
sur le knowledge management...
Une partie plus banale, donnant malgré tout les éléments
clés d ’un tableau de bord générique
(facteurs clés de succès, objectifs stratégiques)
Client
Qualité
Profit/productivité
Cycles
Il suffirait de rajouter
Croissance
Hommes
pour retrouver le tableau de bord clé de beaucoup d ’organisations,
avec certes des pondérations variables sur chacun
de ces facteurs en fonction du secteur....
On constate ici les liens...
L ’écoute du client permets la différenciation
Les gains de cycles se feront sur les processus
Le point 4 est plus significatif: Si on écoutait Porter 70-80, l ’entreprise
devait choisir clairement, pour une gamme
de produits/services entre une stratégie de coût ou une stratégie
de différenciation et ne pas rester « plantée au centre
»...
Ceci est devenu faux et désormais il faut réussir à faire
Qualité, Coût, Délai et en plus être totalement
différencié,
quasiment sur mesure pour chaque type de client.
Par quel miracle ce qui avait l ’air impossible précédemment
est désormais faisable?
Nous y reviendrons avec les approches et les méthodes du sur-mesure-de masse (mass customization)...
Les entreprises fantasment sur la possibilité de trouver enfin le
discours, la technique, qui va les aider à rendre l ’entreprise
plus efficace, plus compétitive.
Doit-on plutôt promouvoir les technologies, du web à l ’intranet,
dans ses possibilités fantastiques de productivité et
d ’innovation sur les services? ...et les méthodes afférentes...
Doit-on plutôt réformer les organisations, par la Qualité,
par l ’analyse des processus, par le reengineering,
par le management matriciel, par projets, ... ...et les méthodes afférentes...
Doit-on plutôt agir sur l ’humain, la mise en pouvoir, les nouvelles
formes de management, le sens, le « knowledge management »,
... ...et les méthodes afférentes...
Chaque cabinet de consultant est un peu dans un camp.
Des études nombreuses montrent...l ’impossibilité de prouver
une corrélation entre la mise en place d ’une de ces techniques
et la compétitivité !
Le modèle d’aligment stratégique (Henderson & Vandrekaman)
permets de modéliser la solution, qui est dans la mise
en cohérence minimale des différents facteurs (sachant qu ’il
faudra aussi, pour créer le prochain mouvement,
susciter un désalignement efficace...)
Les techniques japonaises de déploiement ( hoshin kanri) permettent d ’aligner les stratégies
sur la vision, de prioriser
les processus à la lumière des stratégies
Les techniques de veille permettent d’aligner les stratégies sur les
technologies
Les structures seront confrontées aux processus à travers des
techniques de type ABM/ABC,
la cohérence des cultures analysées.
Les projets seront mis en perspective par rapport à tous ces éléments
Une vision systémique appartient également au minimum vital
du décideur.
L ’analyse systémique est à l’origine de nombreuses techniques
de consultance :
cartographie des processus, analyse des systèmes d ’information, analyse
des relations, dépendance/moticité, ...
Du Macroscope de de Rosnay aux œuvres de Lemoigne et Morin, cette culture
donne réellement une page d’avance.
On peut regarder les organisation comme des systèmes, dotés
d ’objectifs, de sous objectifs (les finalités des processus...)
Dans une complexité entropique montante, l ’intelligence d ’une
organisation peut se mesurer au temps de réponse
entre la détection du besoin (ou du désir) du client et l ’émission
de la réponse appropriée.
Cette emphase sur la vitesse pose l ’enjeu du temps pour le processus capable
de faire cette transformation...
Cet enjeu bute sur le fait que les organisation ne sont pas "faites" comme
cela.
Ce sont des structures, avec, les ventes, la production, l ’innovation, ...(structuration
par "métiers")
Ceci aboutit à la phrase fameuse d ’un ex-dirigeant de Motorola...
En effet, si le client doit demander au commercial une amélioration,
qui doit demander aux labs, qui doivent demander
à la production, qui doivent demander à la finance.... Pendant
ce temps le client ne voit rien !
Il est facile de délivrer ce discours de la transversalité.
Mais comment résout-on, au quotidien, les conflits à l ’intersection?
Le commercial efficace, avec son salaire variable, son quota ambitieux va-t-il
trouver du temps pour jouer son rôle de
cross-fertiliseur ? Arbitrera-t-il pour le transverse?
C ’est tout le problème des structures matricielles (par processus,
par projets, ..) et il faudra préconiser une méthode
d ’organisation face à ces conflits
L ’enjeu de la temporalité est au cœur de l ’entreprise:
temps de sortie d ’un nouveau produit/service, logistique, temps d absorption
des technologies,..
Il suffit de regarder les techniques comme celles de l ’ingenierie simultanée
(concurrent engineering) pour réaliser
l ’opérationnalité des approches temporelles..
De nombreux ouvrages traitent de ce thème, dont "vaincre le temps"
, moteur historique aux US des approches de type
"time based stratégies" (cf WalMart, ...)
Une des conséquences "mécanique", conforme aux approches systémiques,
est une explosion de la communication interne
(pour décloisonner l'organisation, pour être sensible au dehors).
Chacun des acteur passera de moins en moins de temps à son
activité de base, de plus en plus à faire de "tertiaire de
communication": lire du papier, des messages, téléphoner, surfer,
...
Le schéma de droite représente les hierarchies de régulation
d'un système (donc de l'entreprise), du niveau opérationnel
au niveau stratégique.
Or une organisation est composée d'individus, dotés d'une capacité
limitée d'absorption d'information (1 info/s en moyenne,
apport des sciences cognitives...)
Plongés dans un monde où la somme des media et des messages
est largement supérieure à la somme des besoins ou des désirs,
chacun devient un "surfeur" informationnel, selectant des portions minimes
de ce qui circule. (Abraham Moles)
Que fait l'acteur face à cette pile de choses à faire ou à
lire, à faire faire ou à faire lire?
Soit il ne prend pas, pose des barrières, c'est alors des données,
du bruit, mais pas de l'information...
Soit il "stocke" et ensuite, avec un système de priorités (théorie
des files d'attentes), décide selectivement ce qui est urgent,
important, et ce qui restera "sous la pile", qu'il ne traitera pas.
Cette information qui dort est un frein, peut-être le frein le plus
important au temps de réponse des organisations
L'organisation émets souvent un "double langage" sur ce thème,
créant des procédures "comme si" elles allaient être suivies,
alors que chaque individu, à l'intersection de n processus contradictoires,
arbitre et décide ce qu'il va faire et ce qu'il va
laisser tomber...
Les techniques de certifications, de plans, d'informatisation doivent être
revues, particulièrement dans les métiers du tertiaire,
à la lumière de cette problématique
Elle ne dispose alors que de 5 scénarios:
- Plus de gens (pour traiter de l'information), ou la reconversion subreptice
de ses individus qui passeront de moins en moins
de temps à générer de la valeur ajoutée et de
plus en plus de temps à gérer de l'information...
- Des gens plus formés, des "knowledge workers", avec les outils adéquats...
- Peut-être existent des scénarios organisationnels nouveaux,
pour optimiser cette explosion du tertiaire...
- L'utilisation intensive des NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information
et de la Communication). A quoi sert l'informatique
(en interne...) si ce n'est pas d'être une des prothèse de l'organisation
pour mieux traiter son information
- enfin, aussi géniale soit une organisation, elle n'atteindra pas
ses buts si elle ne délègue pas le "finissage" de l'organisation
aux acteurs eux-mêmes.
C'est les sens des dynamiques Q des années 80, groupes et cercles de
Qualité. Le génie propre de l'organisation sera de trouver
son point d'équilibre et la réconciliation entre ses réformes
"top-down" et le necessaire appel à l'innovation "bottom-up"...
Certains pays, tels le Japon, ont eu plus tôt
que d'autres l'intuition que la compétitivité résidait
dans la "maîtrise du transverse".
Entre les sphères d'innovation, de production, de marketing, de
gestion, l'optimisation des liens est bien plus cruciale que
l'optimisation de la fonction... C'est le concept CIM (Computer Integrated
Management), devenu F(lexible)CIM, dont
la retombée aujourd'hui est l'explosion des logiciels et organisations
de type ERP, visant à intégrer l'entreprise (intégration
ne voulant pas dire centralisation, mais maîtrise des liens...)
Ce qui est totalement vrai dan l'industrie l'est désormais dans la
distribution (Achats-Logistique-Ventes), dans la banque
et l'assurance, dans les services...
L'évolution fantastique des NTIC impacte fortement l'entreprise...et
l'activité du consultant. Evolution des communications,
des puissances de calcul, des mémoires, des interfaces homme/machines,
la loi de Moore prédit que nous ne sommes qu'à
une phase intermédiaire de la courbe...
De nouveaux seuils vont donc être franchis, et cela est déstabilisant
pour le dirigeant. En effet les nouvelles applications
deviennent des "killer apps", détruisant potentiellement, élément
par élément, la chaine de valeur de l'entreprise qui n'anticipe
pas...
Le développement de ces nouvelles applications, leur mise en œuvre,
avec les implications organisationnelles et humaines,
devient un problème clé.
Comment justifier "a priori" ces projets, souvent de rupture, de la mise
en place d'un ERP à la révolution dans
la "supply chain", ...etc...?
Comment mettre en place une veille élargie dans ces domaines, profiter
des opportunités du commerce électronique et du WEB,
comment maîtriser ces projets souvent complexes?
Les "labyrinthes" de l'information représentent le dernier avatar de
cette révolution permanente.
Nul ne peut désormais les ignorer et chaque discipline de conseil tente,
à sa façon, de les récupérer.
En stratégie, leur rôle devient majeur.
En organisation, ce devient le vecteur des améliorations tournées
vers les clients, le moteur indispensable du reengineering.
En RH, c'est désormais le KM (knowledge management) le paradigme dominant,
...etc..
Par ailleurs quel décideur, dans son rôle de veilleur, peut
se passer de l'accès aux contributions, aux articles,
aux "white papers" thématiques présents sur le WEB?
Ce media, bien sûr, n'est pas neutre. Du commerce électronique
aux communautés virtuelles, du travail virtualisé à
la formation à distance, chacun doit définir son "camp" idéologique,
dans un pari personnel sur l'évolution et sur les jeux de force...
Ces media ont entre autre un rôle crucial à jouer dans l'évolution
vers le "sur-mesure-de-masse". Permettant la personnalisation,
ces outils vont permettre un connaissance fine du client, permettant du marketing
sélectif et ciblé ("push media")
mais...
perdu dans l'opulence communicationnelle l'utilisateur final condamne les
concepteurs à une escalade dans les services,
à une ergonomie parfaite (ratio bénéfice/effort) dans
la relation avec l'information, sinon chacun zappera...
Le champ des applications n'a que l'imagination pour limite: du supermarché
virtuel au mélange des media (TV+micro+hi-fi+...),
des systèmes experts au micro-marketing, l'entreprise doit se
trouver la méthode pour, sans succomber au dernier
marketing de mode, trouver son champ d'opportunité réalisable.
(Certes cette approche de pays riches aurait besoin, par ailleurs, de se
trouver un modèle d'évolution valable
pour les autres zones!)
L'intelligence artificielle va assister l'utilisateur, pour lui éviter
de surfer dans des milliards de données.
C'est le rôle des agents intelligents (roBots),
qui vont comprendre, voire espionner les besoins/désirs des acteurs,
puis travailler
pour eux, comme des esclaves obéissants, recherchant les informations
adéquates:
"Préviens moi dès que tu trouve un nouveau site parlant de
KM et de banque"
"Trouve moi un jean Levis 501 made in USA stoned 34/32 à moins de
29$"
...etc...
Si l'on relit, à la recherche de nouveaux concepts, les bouquins de
management, on y trouve des vagues successives:
Les années 70 étaient les années de la productivité,
du downsizing (ces vagues sont toujours là, elle s'ajoutent les unes
aux autres...),
Les années 80 ont lançé la Qualité, condition
nécessaire à la survie,
Les années 90 ont redécouvert le client, décideur final.
Malheureusement c'est encore souvent un discours des organisations,
qui veulent être tirées par le client (PULL) mais continuent
de fonctionner en poussant (PUSH) leurs produits/services !
..etc..
Faisons un petit détour par le mot Qualité,
souvent usé dans les organisations, mais toujours crucial, et dont
les instruments
sont toujours des outils clés du décideur.
L'histoire de la Qualité peut ( hâtivement ) se résumer
en phases qui s'accumulent
Phase 1: Groupes et Cercles de Qualité, innovation "bottom/up", attaque
du COQ (Cost of Quality), relations
Clients/Fournisseurs, méthodologies "japonaises", implication du management
Phase 2: Approche par les processus, pour focaliser les énergies sur
les finalités clés, réconciliation des approches
analytiques (top/down) avec les innovations montantes
Phase 3: Le client (client réel, actionnaire, personnel) devient de
décideur final, dans certains cas on peut y aller de façon
incrémentale, quelquefois il faut créer des ruptures innovatives
(reengineering)
Entre temps les approches d'assurance Q évoluent (ISO 9003,2,1, vers
ISO 2000...), les continents stimulent leurs
mouvements Qualité (Prix Deming, Malcolm Baldrige, EFQM)
La Q devient une pièce essentielle du tableau de bord des entreprises
modernes...
Les méthodes "de base" de la Qualité sont dans l'instrumentation
de tout manager:
Diagramme des affinités pour choisir quel est le problème, diagramme
des inter-relations (Ishikawa) pour analyser les causes,
arbre systématique... (cf documents variés Afnor ou autres),
à base de ®Metaplan, utillisant intensivement les ©Post-it...
L'obligation de la métrologie en Qualité est aussi productive.
Qu'est ce que mesurer?
Des notions élémentaires statistiques, de courbe de Gauss, d'écart
type, de notion de "sous-contrôle" sont également très
utiles.
La grille EFQM est sans doute l'approche la plus utile pour le dirigeant.
Qui peut contester que l'Excellence se mesure aux résultats, à
la satisfaction client, à celle du personnel, à l'image?
Les 5 moteurs de base pour réussir ces résultats sont aussi
indubitables.
Les questionnaires d'auto-évaluation, qui servent aux entreprises à
se mesurer sur ces thèmes, à se comparer, à mesurer
leurs "points" EFQM sont de puissants outils pour aider l'entreprise à
détecter des "points de douleur"
Exemple de questions:
- L'équipe dirigeante s'implique-t-elle personnellement
et de façon visible afin de créer un discours stratégique
visant à élaborer une orientation
et une culture d'entreprise (c. à d. les Missions)
qui incluent les objectifs de qualité et les valeurs de votre entreprise
(y compris le concept de
client interne) ? L'équipe dirigeante joue-t-elle un
rôle déterminant dans la transmission de ces objectifs et de
ces valeurs?
- A-t-on identifié les processus critiques pour la
réussite de votre activité, nommé des propriétaires
et établi des indicateurs de performance?
- Pouvez-vous démontrer que vos résultats en
matière de satisfaction des clients sont comparables ou supérieurs
à ceux de vos concurrents?
L'appropriation des mécanismes de l'ISO (les 20 chapitres de 9001,
..) est aussi très utile. L'approche moderne idéale,
pour éviter que l'approche certification soit ressentie comme
une technocratie est:
- Approche de type EFQM, autoévaluation.
- Cartographie des principaux processus (voir infra)
- Auto-description par les acteurs des procédures
Ceci suppose, bien sûr, l'existence d'un mouvement Q phase 1 et phase
2 dans l'entreprise....
ISO est alors vu comme une étape sur le chemin de l'excellence
Après cette digression sur la Qualité, revenons aux fondamentaux
de l'alignement
De façon schématique, on peut approcher la stratégie
sous 3 angles:
Ou? (le terrain de jeu), Quoi? (le positionnement), Comment? (la tactique).
Le modèle dominant et indispensable pour le Ou? est la matrice attraits/atouts.
Attraits (taux de croissance, profitabilité, nouveauté du marché,
...), Atouts (part de marché, protections, ...) débouchent
sur les 4 quartiles de type BCG, avec ses produits Stars, ?, Cash Cows, Dogs,
et bien d'autres modèles.
Tout plan stratégique, toute approche concurrentielle utilisera ce
type d'approche
Le modèle dominant pour le Quoi? est celui des 5 forces de compétitivité
de Michael Porter.
Le danger majeur, destructif pour les entreprises, est l'irruption potentielle
de nouveaux entrants (la grande distribution
dans la carte de crédit, ...) ou de produits/services de substitution.
Pour se protéger, il faut capitaliser sur la force des clients et
des fournisseurs, pour créer des barrières d'entrée.
Fidéliser les clients par des services à haute valeur ajoutée
parait indispensable.
Mais il faudra la plupart du temps "verrouiller" ces services par l'utilisation
d'une technologie émergente.
C'est cette alliance SvceVA++/Techno émergente qui est la stratégie
gagnante.
Ceci permets d'imaginer des méthodologies facilitant la décision
des entreprises dans ce domaine crucial.
Les exemples sont nombreux, de type American Airlines, démontrant la
le rôle de "cheval de Troie" de la technologie.
Ceci amène toutes les entreprises à changer de métier,
du "hardware" vers les services, du contenant au contenu, ...
Les méthodes afférentes sont
- les exercices de "visioning" (Quel est notre métier?), ce qui implique
souvent un changement de paradigme
(j'étais dans l'assurance, je suis désormais dans la sécurité...)
- Les méthodes de recherche systématiques de meilleurs couples
services/technologies:
On peut raisonner sur deux axes, l'un vertical représentant le niveau
de service (du standard au sur mesure...), l'autre
horizontal représentant le niveau de technologie (de nulle à
juste émergente).
Un brainstorming, partant du catalogue existant, inventera de nouveaux services
mieux positionnés sur les deux axes...
On pourra ensuite imaginer comment passer à l'acte sous forme d'essais,
de prototypes.
"if you don't make dust, you eat dust..."
Ces changements de métiers peuvent poser problèmes.
Les années 70 ont vues de nombreuses tentatives, souvent soldées
par des échecs. En effet l'entreprise se lançait
dans des domaines qui lui étaient inconnus, face à des spécialistes
de ces domaines...
Ceci a amené dans les années 80 à parler de recentrage
(stratégie du bonsaï) sur les métiers de base
Les années 90 synthétisent les deux. La solution est la recherche
d'alliances, de partenariats entre des bonsaï compatibles...
Regardons maintenant l'organisation, définie comme 3 choses:
les processus (les verbes de l'entreprise),
les structures(comment on s'organise pour faire ces actions),
les hommes (savoirs, cultures, ...).
Un des problème clé de l'entreprise est qu'elle n'a pas en
général un consensus sur les processus prioritaires, ceux qui
ont un effet de levier clé sur la réussite des stratégies.
En effet, ce sont les structures qui parlent, et leurs priorités sont
celles de leur métier...
L'alignement de ces 3 poles avec les stratégies et entre eux est
une problématique sur laquelle de nombreuses méthodes
peuvent s'exercer
Au niveau macroscopique, les processus sont les éléments de
la chaîne de valeur de l'entreprise. Mais pour pouvoir prioriser,
il faut que la liste soit plus détaillée.
Une liste de processus doit se situer au delà de 15 (au dessous, il
y a confusion possible avec les structures) et en deçà de 50...
Ces "verbes" de l'entreprise, peuvent se définir par leurs finalités
(sous-finalités de la finalité de l'entreprise)
On est là dans un processus de décomposition systémique
de l'organisation.
Il existe des listes types par industrie.
Voici, à titre d'exemple, une liste de processus dans l'industrie de
transformation, représentée ici en modèle CIM à
la japonaise,
dont l'aspect circulaire et interconnecté est supérieur à
l'aspect linéaire de la chaîne de valeur de Porter....
En (contre?)exemple, prenons une situation réelle d'IBM France (Ventes)
en 1989. Il s'agissait d'arbitrer au niveau DG
le plan informatique,
Dans ce cadre, chacune des fonctions montait son "business case" avec sa
justification économique, et l'arbitrage était fait
sur le taux de rentabilité. Ceci rendait difficile à justifier
des applications stratégiques de type Porter.
Une méthodologie de type hoshin-kanri fut alors employée:
- description du tableau de bord: objectifs stratégiques (facteurs
critiques de succès de la Vision). Pesée de ces objectifs.
Indicateurs correspondants
- description des processus, de la chaîne de valeur
C'est alors le moment clé, où l'on se pose la question de l'effet
de levier des processus sur les stratégies (ou les indicateurs).
"si je devenais le meilleur du monde su cette activité,
quel impact immédiat cela aurait sur les indicateurs?"
On doit ensuite, après ce prototype, approfondir la rationalité...
Ceci permets de prioriser les processus (ceux dont l'amélioration aurait
l'effet de levier maximal sur les éléments du
tableau de bord...). Il était intéressant (puisque là
il s'agissait d'informatisation) de regarder le taux d'informatisation
de ces processus.
On constate une corrélation inverse !
Plus un processus est stratégique, moins bien il est traité
par l'informatique (et donc sans doute par les investissements
organisationnels et humains...).
Une analyse montre alors la cause: Les processus les plus intra-fonctionnels
sont les plus favorisés et sont négligés les
processus inter-fonctionnels, ceux qui servent le client. Ceci amène
à les identifier, les manager en matriciel, avec la priorité
adéquate.
Pour que les conflits entre les fonctions el les processus transverses s'arbitrent
correctement, il est recommandé que ce soit
les directeurs de fonctions qui soient aussi, en plus, propriétaires
de certains processus....
Les projets sont ensuite, de la même façon priorisés par
rapport aux processus (déploiement en cascade). On pourra
alors dialectiser les deux axes du stratégique et du rentable....
Même exemple d'approche (ici dans l'assurance...)
Cette technique de priorisation, sous des formes variées, est assez
universelle dans les cabinets de consultant.
On voit toute la puissance des tableaux croisés, où un élément
(horizontal par exemple) est jugé en effet de levier sur
un élément (vertical par exemple)....
Mais...
Certains processus, peu prioritaires, peuvent avoir un effet important sur
d'autres, plus prioritaires!
On a un peu trop, dans cette approche, considéré les processus
comme indépendants, négligé la vision systémique
de l'entreprise...
C'est là où les techniques de recherche de dépendance/motricité
(M.Godet, CNAM,
...) prennent leur intérêt.
Il suffit de réfléchir sur le thème: "si j'améliore
le processus X, quel impact direct cela aura su le processus Y, Z, W, ...)
Les sommes horizontales et verticales donnent alors la dépendance et
la motricité directe des processus, la multiplication de la
matrice par elle même (théorie des graphes) permets de de calculer
la dépendance, la motricité après impact sur l'impact
sur...
Une représentation graphique montre alors les processus "leviers",
à la fois dépendants et moteurs, au centre de l'organisation,
auxquels il faudra sans doute se consacrer...
Cette méthode "universelle" de recherche de l'impact des choses
sur les choses, des décisions sur les décisions,
des hommes sur les hommes, ...etc... est une des instrumentations de base
du responsable.
Il faut alors revenir aux structures, aux métiers, choses plus tangibles
que les processus.
A nouveau, un tableau croisé va montrer la voie.
Il suffit de remplir, par fonction, le % de temps que les acteurs vont passer
aux activités, aux processus.
Ce tableau, rempli verticalement, se relit horizontalement.
On y voit alors:
le niveau de transversalité
le coût humain des processus
On peut se servir de ce genre de matrice pour bâtir des scenarios organisationnels
du futur
La méthode ABM/ABC est construite sur ce type de raisonnement (elle
a bien sûr d'autres intérêts, comme de permettre
d'affecter correctement les coûts de structure dans les prix de revient,
..etc...)
Cette interférence des structures et des processus a souvent besoin
d'un autre outil clé, la cartographie des processus "AS IS"
Il s'agit de décrire un processus (sous forme d'un graphe où,
en horizontal, on trouvera le temps et en vertical les structures.
On ne cherche pas là à décrire ce qui ce passe dans
les activités (définies comme les intersections d'un processus
et d'une
fonction), ce qui sera par contre le travail de l'ISO, qui décrira
les procédures, des informaticiens, qui se consacreront au
système d'information.
Cette "carto" sera indispensable pour de nombreuses choses:
Analyse de la valeur (valeur de l'activité vs finalité du processus),
analyse des temps, simplifications, certifications, ...
Une fois détecté l'importance des processus, il faut encore
s'intéresser à leur performance (coût, vitesse, Q). C'est
la comparaison
concurrentielle, le benchmark qui sera l'outil idéal. On se consacrera
alors aux processus importants et peu performants.
Mais la vrai comparaison doit se faire, pas seulement avec les concurrents,
mais avec tout acteur existant ou émergent du
marché se livrant au même type d'activité (je livre mes
machines en 10 jours, mes concurrents en 8, mais Fed'Ex en 1,5 jours...)
L'entreprise n'a alors que 2 scénarios. Soit à terme elle sous-traitera
ses activités aux plus performants, soit elle doit les
maintenir dans le peloton des "best in class"
Si pour ce faire elle doit passer de 10 à 8, les techniques incrémentales
sont jouables (qualité, informatique, simplification,
implication, ...)
Mais s'il faut passer de de 10 à 2, des ruptures sont nécessaires,
elle doit, sur ce processus, innover, vers un client "delighted".
C'est le rôle des techniques de rupture, de reengineering
Le reengineering suppose de construire un processus futur, TO BE, innovant
et révolutionnaire pour le client.
On peut bien sûr copier des pratiques existant ailleurs, mais l'idéal
est de repartir sur une base nouvelle. Le phare, dans ce
cadre est le client du processus.
Dans ce cadre, la méthode des "instants de vérité" permets
parmi d'autres de lister systématiquement tous les besoins et
désirs du client.
Le reengineering fera sans doute fortement appel aux NTIC (dans un monde
de plus en plus informationnel)
On voit bien qu'il ne s'agit pas nécessairement de "downsizing", l'objectif
étant de gagner, non seulement sur les coûts,
mais sur la vitesse, la qualité, et souvent sur le service même
du processus.
Il faudra ensuite trouver le chemin du AS IS vers le TO BE, avec tous les
problèmes de changements techniques,
organisationnels et humains...
Beaucoup d'échecs de projets sont liés à une vision traditionnelle
dans le passage du AS IS au TO BE, planificatrice,
où souvent, entre le choix initial de l'objectif et la mise en œuvre
du projet il y a un effet "tunnel", pendant toute la phase
de conception et de réalisation.
Les approches par prototypages successifs sont bien plus efficaces.
De plus, comment l'entreprise, enfermée dans son paradigme A, avec
les méthodes de A, et qui veut passer au
paradigme B peut-elle faire?
En effet, mettre en œuvre B suppose l'utilisation de méthodes de type
B, non imaginables par l'entreprise enfermée
dans son paradigme actuel !
Or une organisation, heureusement, n'est pas culturellement homogène.
Il faut alors détecter des gens ou des groupes,
déjà par le hasard des choses en mode B, capitaliser sur eux,
les mettre en pouvoir, leur faire créer les prototypes, en
faire les agents du changement.
Le modèle dedans/dehors, issu de l'approche "mass
customization" de Pine et Boynton est une représentation puissante.
L'extérieur peut être stable ou instable, l'intérieur
(processus, mentalités, technologies) peut avoir trouvé sa stabilité
ou
être en réforme profonde.
Les entreprises ont commencé par innover (produit déstabilisant,
processus peu industriel, différenciation).
Puis elles essayent d'industrialiser, vers la production de masse de produits/services
(stratégie de coût).
Or le marché rêve de produits/services peu chers, hautement différenciés
(sur-mesure), rapidement, de haute Q.
Il rêve de sur-mesure-de-masse.
La dure loi est que l'on ne peut passer directement de l'innovation
ou de la production de masse au sur-mesure-de-masse.
Il faut passer par le quartile de la transformation, où l'on va modifier
profondemment ses processus,
ses mentalités, ses technologies pour les rendre apte à
produire le niveau de sur-mesure recherché
Une fois bien adaptée à son marché, ayant trouvé
une certaine stabilité de ses mécanismes face à un marché
changeant,
écoutant mieux son client qu'elle satisfait, l'entreprise pourra re-innover.
De nombreuses méthodes peuvent découler de ce modèle
mental.
Regardons en schématiquement quelques unes.
Dans une approche stratégique à la BCG, on découvre un
nouveau cycle. En innovation (I), les produits sont des
points d'interrogation , en production de masse (PM) les produits sont des
vaches à lait, en transformation (T)
(et c'est le moment le plus difficile, les produits/services ne collent plus
au marché, et il faut de plus investir en transformation...)
le produits sont des dilemmes et en SMM, les produits sont des stars...
Le mot qualité n'a pas le même sens dans les 4 quartiles,
de celle de "l'ébéniste" à la certification, de l'approche
transverse
de la Qualité Totale à une qualité sur mesure pour chaque
type de client...
Idem du mot processus, du procédé(I) à la procédure
(PM), du processus (T) au processus "lego", dynamiquement
reconfigurable...
Le type de site Web adéquat n'est pas le même, de la communauté
virtuelle (I) au site institutionnel (PM),
du e-business (T) au portail (SMM)...
...etc...
Enfin l'humain adapté aux différentes phases n'est pas le même...
L'inhibiteur n°1 (et le moteur) de tout changement, de toute transformation
sera, s'il n'est pas étudié, le facteur humain.
L'université Carnegie-Mellon a défini 15 facteurs clés
de l'implication des hommes, de la vision (auto-projection
de l'entreprise, appropriée par tous) aux valeurs, de la culture organisationnelle
(règles ou liberté) au type de leader
archétypal, des systèmes de rémunérations aux
techniques de motivation, ...
Ce ne sont pas les mêmes profils dans les 4 quartiles!
Ce qui est plus important pour l'entreprise, c'est de connaître le
AS IS de cette culture des individus (benchmark culturel,
voir questionnaires), de savoir quelle serait la culture désirée
(TO BE), et, en fonction du prochain mouvement que l'entreprise
veut faire dans ce cycle, mener les actions pour aligner suffisamment
les cultures sur la transformation en cours...
Certes une entreprise n'est pas culturellement homogène (et
ce n'est pas souhaitable). Entre les inventeurs, les producteurs,
les vendeurs, les financiers, .... que de différences!
Mais si elle désire pouvoir mener des projets transverses, manager
ses processus, faire de l'ingénierie concourante, ...
elle devra à chaque instant tenter de trouver la "plus grande commune
culture" de tous ses acteurs.
Beaucoup d'échecs de fusions, d'alliances, sont liés à
l'oubli de cette approche...
Une autre notion moderne est celle de réseaux informels (the charts
behind the chart...).
Des techniques d'analyse de ses réseaux existent. "Avec qui parlez
vous de stratégie? Qui appelez vous en cas de besoin
de décision? Quand vous cherchez une expertise?...). On découvre
que ces réseaux sont très éloignés de l'organigramme...
Ce qui peut ressembler à une forme de "désordre" est en réalité
un actif crucial de l'entreprise.
Désormais l'entreprise "en réseau" gagne par rapport à
l'entreprise traditionnelle...
En effet, dans un monde stable, prédictible, un réseau figé
convient, pourquoi pas un organigramme...mais
...dans un monde imprévisible et changeant, un réseau dynamiquement
reconfigurable est sans doute l'actif le plus précieux des organisations.
Intranets, communautés virtuelles, entreprise virtualisée,
autant de thèmes sur lesquels les méthodes des réseaux
informels
sont applicables.
On y a vu le rôle central des matrices à deux entrées,
que ce soit pour rechercher un effet de levier ou une interdépendance....
La visualisation adaptée est ensuite indispensable
Les outils de statistique avancés, de type Analyse en Composantes
Principales, sont aussi une pièce clé de l'instrumentation.
Il permettent de trouver les corrélations "cachées"
- dans une enquête (ce sont ceux qui disent ça qui disent aussi
ça, et qui sont dans un autre "club" que ceux qui disent ça...)
- dans l'interprétation de toutes les matrices constituées...
- etc
C'est l'outil clé des "méthodes de l'imprécis" (MOLES)
Il permettent de découvrir, en donnant un sens aux axes, des paradigmes
cachés....
En synthèse, nous venons de faire une promenade sur quelques enjeux
clés des organisations, de la transversalité au facteur
humain, de l'explosion du tertiaire au sur-mesure-de-masse.
Annexe: rappel de quelques modèles mentaux, méthodologies,
outils
Cette liste est volontairement très partielle, seuls
les outils abordés sont évoqués.
Bien d'autres modèles et méthodes existent,
des approches stratégiques à la finance, du Knowledge Management
aux outils de créativité, ...
Modèle
Méthode
Outil
Alignement Stratégique
Hoshin-Kanri
matrices effet levier
Priorisation Projets Stat vs $
levier Proj/strat, Proj/proc
Le transverse
ABM/ABC
% struct / processus
Veille techno
Porter
matrices services/techno
Excellence
EFQM
autoevaluation
Processus
AS IS
cartographie
Processus
TO BE
Client, moments vérité
Cultures
dedans/dehors
benchmark culture
Réseaux Informels
outils analyse
Actions
Prototypage
+ Vision visionning ....
+....
+ Méthodes à tout faire
Animation
affinités, KJ, métaplan
Visualisation
matrices, graphes...
Dépendance/motricité
matrices
Corrélations
ACP